🕊️Le samedi 1er novembre comme chaque année, nous marcherons pour honorer celles et ceux que l’histoire a oubliés.
Cette année, nous marcherons de Koekelberg à Tervuren, sur les traces des femmes, hommes et enfants congolais déportés, exhibés et morts sur le sol belge au nom du projet colonial.Nous marcherons pour redonner un nom, un visage, une histoire à celles et ceux que la Belgique a déshumanisés.
En 1897, 267 Congolais·es ont été déporté·es à Bruxelles pour être exposé·es dans les soi-disant « villages congolais » de l’Exposition universelle. Pendant des mois, ils et elles ont été forcé·es de jouer des scènes de « sauvages » devant des millions de visiteurs. Ces zoos humains servaient à justifier le pillage, la violence et la domination du Congo par Léopold II.
Sept d’entre eux – Sambo, Mpemba, Ngemba, Ekia, Nzau, Kitukwa et Mibange – sont morts dans ces conditions inhumaines. Il sera d'abord refusé qu'ils soient enterrés dans le cimetière local, ils seront donc enterrés dans une fosse commune avant d'être déplacés quelques années plus tard dans la cour de l'église Saint-Jean-l'Évangéliste de Tervuren.
🔍Ceci n’est pas un épisode isolé. Trois ans plus tôt, en 1894, 144 Congolais·es avaient déjà été exhibé·es dans un zoo humain à Anvers. Sept d’entre eux – Sabo, Bitio, Isokoyé, Manguesse, Binda, Mangwanda et Pezo – y sont morts dans l’indifférence.
En 1958, à la veille de l’indépendance du Congo, Juste Bonaventure Langa, un bébé congolais de 8 mois, meurt lors de l’Expo 58 à Bruxelles, qui elle aussi comportait un zoo humain. Sa tombe, au cimetière communal de Tervuren, est aujourd’hui un symbole fort de la violence coloniale jusque dans la chair des plus jeunes.
C’est à travers un tout nouveau parcours tracé entre la Rue Gemba à Koekelberg et le Musée de Tervuren, que nous aborderons le temps d’une journée ces épisodes de la colonisation belge et surtout, que nous rendrons hommage aux victimes de celle-ci.
✊🏾Le passage au Musée de Tervuren sera notamment un moment de vérité : ce musée conserve encore des « restes humains » de l’époque coloniale. Ces corps, gardés loin de leur terre, rappellent que le colonialisme ne relève pas du passé : il continue à vivre dans les institutions, les récits officiels et les politiques d’aujourd’hui.
Cette journée est un acte de mémoire et de résistance, un refus du silence, un refus de l’oubli.
🚌 Transport : Bus gratuit au départ de Koekelberg vers Tervuren et retour vers Bruxelles